L’équilibre vie pro / vie perso des salariés : un problème pour 39% d’entre eux

D’après un récent article de Welcome to the Jungle sur une étude auprès de 2500 salariés, 39% des salariés français disent avoir un mauvais équilibre vie pro / vie perso.
Ils sont 75% à souhaiter garder une bonne distinction entre les deux…  et 39% estiment ne pas bien y arriver
Toujours selon l’étude, c’est une préoccupation qui vient avec l’âge et les responsabilités. Les 40-49 ans sont les plus préoccupés par le sujet.

 

Comment l’équilibre vie pro / vie perso des salariés devient-il un problème ?

Bien souvent, entre 25 et 35 ans, les salariés ont laissé la frontière pro / perso devenir très poreuse. Les gens font des enfants de plus en plus tard. Ils accèdent à la propriété de plus en tard aussi. Tant qu’ils n’ont pas ce type de responsabilité, ils ont tendance à travailler davantage. Ils sont moins gênés par l’irruption de la vie pro dans leur vie perso.
Mais quand cette situation personnelle change, les salariés ont d’autant plus de mal à remettre les choses à leur place. Ils éprouvent alors le plus grand besoin de séparer les choses. Malheureusement, ils ont construit des carrières et une personnalité professionnelle qui ne leur permettent plus d’y parvenir.
A la clé : stress, sentiment de culpabilité permanent, incapacité à vraiment décrocher et se ressourcer, risque de burnout. Et au final, risque d’échecs à la fois pro et perso quand on n’est plus bon nulle part.

 

L’équilibre vie pro / vie perso des salariés : d’abord, reconnaître que le chef d’entreprise a un impact

Aujourd’hui encore, beaucoup de chefs d’entreprise bottent en touche sur le sujet. C’est si facile de dire « c’est le problème de X ou Y s’il ne sait pas décrocher ». C’est pourtant ce qu’on entend fréquemment.
« Stéphane c’est plus fort que lui, tu le connais, c’est un bourreau de travail, il ne peut pas s’en empêcher », etc. Un fatalisme bien pratique, en somme.
C’est oublier un peu vite qu’on obtient en management les comportements qu’on a encouragés ou qu’on n’a pas explicitement découragés.
En principe la plupart de nos salariés sont passionnés par leur boulot. Beaucoup veulent à tout prix nous renvoyer une image de sérieux, d’engagement et de conscience professionnelle.
Ce faisant, ils esquintent leur vie perso. C’est à nous de leur envoyer des signaux cohérents pour qu’ils rééquilibrent les choses avant qu’il soit trop tard.
Quand on reproche à quelqu’un, même sur le ton de la plaisanterie, de ne pas avoir répondu hors horaires, il ne faut pas s’étonner ensuite qu’il se mette à le faire. Tout le monde n’est pas capable de remballer gentiment son responsable. La fameuse boutade « tiens, tu as pris ton après-midi ? » adressée ironiquement à un salarié qui range ses affaires à 17h15, on en connaît tous les effets. C’est trop facile de dire « Mais tu sais, je plaisantais… »
Comme on dit chez moi : « c’est dit en rigolant, mais c’est dit quand même. »

 

L’équilibre vie pro / vie perso des salariés : attention aux réseaux sociaux

Il est aussi très fréquent notamment dans les TPE-PME que les salariés et leurs managers soient en relation sur des réseaux sociaux « personnels » comme Facebook ou Instagram.
Quand on a improvisé une quasi-séance de travail sur un sujet sur Messenger avec un collaborateur qui nous interpelle à 21h, on lui envoie le signal que c’est ok de le faire et il recommencera.
C’est d’autant plus vrai si l’on est tellement mal organisé dans la journée qu’on n’a jamais 5 minutes correctes à lui accorder.
J’ai ainsi connu une boîte où le seul moyen d’avoir 5 minutes d’attention du dirigeant était de l’appeler sur son portable vers 20h30 ou 21h.
Je n’aurais pas aimé être son épouse ou ses enfants dans ces conditions ! Outre le fait que cela pousse le salarié à s’auto-ruiner ses soirées, cela ruine celles du dirigeant, ainsi que des deux familles concernées. Tout le monde est perdant.
Je travaille sur une amplitude plus grande que mes collaborateurs. C’est mon entreprise et c’est donc normal. Mais je n’attends jamais de réponse en dehors des heures de bureau. Ils le savent et je ne leur fais JAMAIS le reproche de ne pas me répondre en dehors des horaires. JAMAIS est une règle absolue, donc facile à suivre. JAMAIS, c’est jamais.
Et s’ils m’interpellent en dehors des horaires, notamment sur les réseaux sociaux, je fais généralement en sorte de ne pas entrer dans les détails et d’en reparler avec eux dans les horaires prévus. Je n’y arrive pas toujours ! C’est très difficile car je suis passionné pas mon travail et mes salariés le sont aussi. Mais j’essaye toujours de garder cela à l’esprit.

 

L’équilibre vie pro / vie perso des salariés : quand la convention collective s’en mêle

Dans mon entreprise, la convention collective prévoit les 35 heures hebdomadaires strictes, même pour les cadres. En clair, on travaille du lundi au vendredi de 9h à 17h, avec une pause d’une heure le midi, et ce quel que soit son niveau de poste dans l’entreprise.
Donc on s’organise pour une productivité maximale entre 9h et 17h, 5 jours par semaine.
Nous avons adopté un système d’organisation qui favorise le travail en équipe autour de points très ciblés. C’est mieux que de grandes réunions interminables qui mobilisent inutilement trop de personnes.
Même la réunion de pilotage hebdo ne réunit qu’une partie de l’équipe sur 1h à 1h30, avec un ODJ qui est toujours le même et une attention particulière au minutage, aux délivrables et aux next steps.
La priorisation est également super importante chez nous. On travaille donc généralement par plages horaires, et on fixe des rendez-vous aux collègues plutôt que de s’interrompre en permanence.
Quand je suis au bureau et que j’interpelle un collaborateur pour lui dire « tiens je peux te parler d’un truc vite fait ? », rien ne me fait plus plaisir que me faire rembarrer en mode « pas maintenant car je suis sur autre chose. On peut se voir 15 mn à telle heure si c’est ok pour toi ». C’est pour moi la preuve qu’ils sont attelés à leur tâche et vigilants sur leur productivité. Je me méfie davantage du collaborateur qu’on peut venir trouver à tout moment.
Et en contrepartie de cette qualité de vie professionnelle liée à une bonne organisation, ce qui a été mis au planning doit être fait. Le deal est simple.

 

L’équilibre vie pro / vie perso des salariés : l’organisation joue un rôle majeur

Délivrables, ODJ, ponctualité extrême des rendez-vous… nos visiteurs et prestataires sont souvent surpris de notre efficacité mais aussi de la discipline collective chez nous… or les deux sont liés. Au final on a un abattage qui fait souvent penser au monde extérieur qu’on est trois fois plus nombreux que nous ne le sommes réellement. On se retrouve très souvent à attendre en chemin des prestataires bien plus gros et puissants que nous et qui eux, ne sont pas prêts.
Un autre détail chez nous, mais qui joue un rôle majeur : pas d’appels entrants libres dans nos bureaux. On s’appuie sur un prestataire qui applique exactement nos process et traite 80% des cas sans avoir besoin de nous. On peut se concentrer sur les 20% restant et le reste du temps, faire autre chose. Cela donne une ambiance de travail beaucoup moins stressante.

 

L’équilibre vie pro / vie perso des salariés : une discipline forcément collective

On adopte aussi une discipline collective : on ne s’appelle pas une fois sortis du bureau. Bien sûr si des salariés s’apprécient et souhaitent se côtoyer sur leur temps personnel, c’est leur affaire.
Mais sur les sujets professionnels, respect total des soirées, week-ends et congés de chacun, règle absolue.
Un sujet lié à notre marque prend feu sur Facebook le soir ou pendant le week-end ? Je le traite moi-même ou le masque jusqu’au lundi afin de laisser mon Community Manager s’en occuper comme il le souhaite. Pas question de l’appeler le samedi pour qu’il garde un oeil sur la page FB tout le week-end ou toute la soirée. On a une marque grand public ! Par définition la majorité des commentaires sur notre marque sont faits en dehors des horaires de bureau et le week-end. L’écrasante majorité sont des commentaires positifs.
Mais il y a parfois des commentaires bien vaches et anonymes. Quand il y en a, il est fréquent que ce soit après minuit ! On ne peut absolument pas envisager de réagir au fil de l’eau dans ces conditions. D’autant que beaucoup de remarques déplacées gagnent à ce que nous prenions un peu de recul avant de répondre.
Les process et back-ups travaillés toute l’année et régulièrement mis à jour sont d’une extrême importance pour pouvoir appliquer ces règles. En cas d’absence, on sait quoi faire. Hors de question d’appeler un salarié pendant ses congés parce qu’il nous manque un mot de passe. On met à jour les process chaque fois que nécessaire pour disposer en permanence de tout ce qui est indispensable, sans devoir déranger la personne absente. Cette dernière, du coup, n’a pas à se demander pendant toute sa semaine de congés comment ses collègues se débrouillent sans elle ! Elle profite d’autant mieux de ses vacances.
Et bien sûr, le télétravail un jour par semaine joue un rôle clé chez nous, en permettant à chacun de souffler et de programmer différemment sa journée. Je t’en reparlerai dans un prochain article.

 

L’équilibre vie pro / vie perso des salariés : au final, celui du dirigeant en dépend aussi

On a besoin que nos salariés soufflent, qu’ils fassent du sport, qu’ils aient des loisirs, qu’ils passent du temps en famille et entre amis. Ils n’en sont que meilleurs au boulot. Les collaborateurs obnubilés ne tiennent jamais la distance. Ils deviennent exécrables à la fois au bureau et à la maison.
C’est vrai aussi pour le dirigeant ! N’est dérangé en permanence que celui qui accepte de l’être. Déjà qu’on a du mal à mettre le cerveau sur OFF, si en plus on laisse tous nos appareils nous solliciter, on n’en sort plus.
Le mode avion, ça existe. Une boîte mail, on n’est pas obligé de la consulter sans arrêt. Des pastilles de notification, des alertes sonores, ça se met sur off. C’est le cas sur tous mes appareils.
L’entreprise a besoin que je sois détendu et équilibré. A moi de soigner mon environnement de travail, et donc mes collaborateurs, pour qu’ils ne créent pas autour de moi à leur tour un environnement stressant. Pour ne pas être dérangé sans arrêt en dehors des horaires, il suffit d’instaurer la réciproque.
J’ai aussi des prestataires qui ne savent pas débrancher et m’envoient des mails à n’importe quelle heure. Il suffit de ne leur répondre que le lendemain et d’ignorer leurs appels pour leur passer rapidement l’envie de fonctionner ainsi.

Clique ci-dessous pour partager !